Selon les récits et les dires de nos aïeux, la maison Pichon daterait de 1802.

        Tout commence avec Toussaint Pichon. Il aime se balader et parcourir les paysages uzétiens. Il observe et remarque que le sol des terres d’Uzès est riche en argile. De cette déduction et poussé par son ambition, il décide de changer de métier et de devenir potier. S’il travaillait d’ores et déjà la terre à l’état brut en tant que maçon, il décide désormais de sublimer cette terre, sa terre, et de la transformer en objet d’art.

La première boutique se situe route d’Alais. Elle est tenue à la base par François Pichon né en 1804 et son frère Nicolas. Ce sont eux qui abandonnent progressivement la création d’objets utilitaires et initient la réalisation des premières corbeilles tressées. François invente également la technique mythique du marbré, dite terres-mêlées, obtenue à partir de mélanges de terres. Il transmet ses techniques et son savoir à ses fils Nicolas-auguste-Marie, Jules et Alphonse. Ces derniers portent la maison Pichon à son excellence en réalisant de véritables œuvres d’art. Elles font leur renommée dans le monde entier, leur permettant notamment d’être demandés et exposés à de multiples endroits comme au Vatican ou au musée Borias à Uzès.  

C’est au tour de Paul Pichon, fils de Nicolas-Auguste-Marie de prendre la succession. Il est celui qui créer nos premiers services de table et les premiers émaux aux couleurs vert Pichon, jaune Pichon et Blanc.

Il cède à son fils Henry qui est un proche ami de la duchesse d’Uzès. Désirant travailler la terre avec lui, la duchesse lui énonce le souhait de le rejoindre dans ses ateliers. Mais, gêné de mélanger cette dernière avec ses employés, Henry refuse. Or, tout problème ayant sa solution, elle lui répond : « Je vous ferais construire un local qui me sera exclusif. Et, lorsque j’arrêterai, vous vous en servirez de bureau. » (Ce bureau et toujours en lieux, place de l'ancienne Céramique Pichon.)

A la belle époque d’Henry Pichon, sixième génération, il emploie 20 personnes. A ce moment, plus d'une centaine de moules, services de table cigale, plats, décorations etc… sont créés.

Henry lègue alors les clefs de la maison Pichon à son fils Jean-Paul. Celui-ci élargit la gamme de services de table et de couleurs, dont le noir brillant. Étant très proche de Jean­Pierre Deméry (Souleiado), il assortit ses couleurs Roses, Bleu Amérique à celle de Souleiado. Ensemble, ils créent un partenariat qui permet à maison Pichon d’être vendue dans des boutiques du monde entier.

D’un autre côté, avec son épouse et son fils, il monte chaque année à Paris participer au « salon Pass » qui devient, quelques années plus tard « Maison & Objet ». La notoriété Pichon dépasse alors les frontières et les océans.

Jean-Paul, septième génération, fait également partie de l’association de Paris (Les Grands Ateliers de France). Lors d’une de ces manifestations Catherine Deneuve passe devant son stand. En discutant avec Jean-Paul elle lui avoue qu'elle mange tous les jours dans ses assiettes depuis qu’elle les achetées dans une boutique du quartier Saint-Sulpice.

Jean-Paul reçoit également la visite de la confrérie du Château Neuf du Pape qui, à la suite d’un problème avec son fournisseur, vient dans l'urgence. La confrérie lui demande de fabriquer des amphores, en les vieillissants, pour la prochaine échansonnerie qui se tiendra deux mois plus tard. Maison Pichon accepte cette commande qui fût, pour nous, l’un des challenges des plus flatteurs du fait du nombre de pièces commandées et étant donné l’étroitesse du calendrier.

 Enfin, la huitième génération de faïenciers est représentée par Christophe Pichon, fils de Jean-Paul. Il rentre dans l’entreprise en 1987 et reprend les rênes en 1995. Il développe les teintes Ivoire, Nuage, Céladon, Sable et d’autres encore. De 9 couleurs, nous passons à 21. En parallèle, avec l’œil aiguisé de Jacqueline Morabito, il crée le service Louis XV Campagne. Aux Etats-Unis, dans les années 90, la société Pierre Deux qui popularise la Provence aux américains, fait partie de nos clients.

Il a longtemps travaillé avec des chefs étoilés comme Michel Guérard (chef trois étoiles). Il devint aussi le partenaire commercial d’Edouard Loubet, à l’époque le plus jeune chef à recevoir une étoile. Ayant tissé des liens de confiance très forts, nous avons donné son nom à l’un de nos services passés.

En 2021, l'atelier prend un nouvel élan et se modernise. Christophe, toujours aux commandes de la partie création fabrication, se fait désormais accompagner par une équipe de collaborateurs, que l'âme de Maison Pichon Uzès a su toucher au premier contact. 

La suite de la saga au prochain épisode!